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Connaissez-vous le "perroquet bleu" ? Un cabaret transformiste de Nice toujours hanté par la présence posthume du "grand homme de la famille", Gabriel, devenu flamboyant travesti par amour des femmes, époustouflant Claude Brasseur. Réalisé un peu à la diable, avec des mailles de travers, le second film de Thierry Klifa n'en est pas moins très touchant. Pour une fois qu'un testament, loin de diviser les familles et d'attiser les antagonismes, invite chacun à trouver un sens à sa vie, à sa création. Bien des clins d'oeil amusent ici ou là le spectateur averti. Ainsi cette rivalité entre Miou-Miou et Catherine Deneuve, qui ne peut manquer de nous faire nous souvenir des relations tendues entre ces deux vedettes à une certaine époque. On regrette que le talent comique, fort sympathique, de Valérie Lemercier, n'ait pas eu l'occasion, à cause des limites de son rôle, de se déployer comme dans Fauteuils d'orchestre.
Paul, dix-huit ans, rêve de devenir un concertiste de renommée internationale comme son idole Richard Kensington. Or il le rencontre bientôt lors d'un séjour à Barcelone. Va s'ensuivre une idylle de quelques jours dans la capitale catalane (très bien filmée), au cours desquels Paul va découvrir les joies de l'amour au masculin, le sentiment amoureux, la passion. Mais il va devoir bien vite déchanter quand l'artiste-star s'en ira, brusquement, reprendre le cours de sa vie et retrouver son amant officiel.
Le film commençait. Je me suis demandé si j'étais bel et bien dans la bonne salle. En effet, je m'attendais à retrouver l'ambiance feutrée des salon londoniens de l'époque victorienne à son automne, et me voici dans une ambiance de far west, au plus profond d'une mine. Entre parenthèses, le charme des corps virils dans le clair-obscur des entrailles de la terre constituait une mise en appétit fort sympathique. Revenons à ces premières images : un personnage très élégant, incontestablement fascinant, de haute taille, vêtu de façon excentrique, à la silhouette un peu épaisse, et pourtant chaloupée, crève tout de suite l'écran : Oscar Wilde.
Belle performance d'actrice pour ce film très académique de la part d'Helen Mirren qui incarne la reine Elisabeth II. Son personnage de mari, le duc d'Edimbourg, le prince consort, est insortable. Quant au charmant Michael Sheen il nous livre une excellente composition dans le rôle d'un Tony Blair plus vrai que nature. On se souvient de lui jouant, dans Wilde de Brian Gilbert, le fameux Robbie Ross, cet étudiant canadien qui fut le premier amant d'Oscar Wilde, avant de rester l'ami le plus constant (clin d'oeil aux férus du théâtre du cher Oscar !), et de son sourire malicieux.
Pierre et Lucie sont frère et soeur, à la vie à la mort. Incestueux. Les relient une tâche de vin de naissance sur leur flanc droit et le goût pour une sexualité sans tabous. Pierre surtout, vole de corps en corps, hommes, femmes, jeunes, vieux, partouzes et sexe tarifé. Car sa beauté irradie (le comédien Arthur Dupont bénéficie effectivement d'une plastique plus qu'avantageuse) et son charisme illumine amants et amis. En guise de fidèle troupe, toute à son aura dévouée, sa bande de potes Sébastien, Nicolas et Baptiste, forment avec lui et sa soeur un quintette frénétique avide d'expériences, toujours prêt à boire et s'amuser ou encore nager dans le lac environnant dans le plus simple appareil; il n'y a pas de pudeur, tout est ici partagé, corps et âmes.
L'écrivain John Kelso arrive dans la petite ville de Savannah, Géorgie, pour y faire un reportage. Dans un premier temps, on découvre avec lui ce qui va être le contexte du récit. Kelso rencontre les différents personnages, et l'on sent déjà peser comme une menace. Pour établir cette atmosphère étrange, les auteurs n'ont pas hésité à introduire dans le décor pittoresque de la petite ville de Géorgie des éléments complètement irrationnels, dont le seul but est de faire comprendre au spectateur que tout peut arriver. Après tout, on est à Savannah, au coeur de la culture vaudou...
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