mnémociné
Pierre et Lucie sont frère et soeur, à la vie à la mort. Incestueux. Les relient une tâche de vin de naissance sur leur flanc droit et le goût pour une sexualité sans tabous. Pierre surtout, vole de corps en corps, hommes, femmes, jeunes, vieux, partouzes et sexe tarifé. Car sa beauté irradie (le comédien Arthur Dupont bénéficie effectivement d'une plastique plus qu'avantageuse) et son charisme illumine amants et amis. En guise de fidèle troupe, toute à son aura dévouée, sa bande de potes Sébastien, Nicolas et Baptiste, forment avec lui et sa soeur un quintette frénétique avide d'expériences, toujours prêt à boire et s'amuser ou encore nager dans le lac environnant dans le plus simple appareil; il n'y a pas de pudeur, tout est ici partagé, corps et âmes.
Quelques jours après une disparition mystérieuse, Pierre est retrouvé mort dans un champ alentours. Le film sera la quête de la vérité par une Lucie offrant ses charmes à tous ceux qui pourraient l'aider dans la reconstitution de ce scénario catastrophe. Le tout est agrémenté de moult flash-back sur la sexualité débridée du jeune homme et la vie du groupe formé par Lucie, Pierre et les trois autres jeunes adolescents qui formaient la bande originelle.
Jusqu'au dénouement, incompréhensible.
Le film est basé sur un fait divers s'étant passé en France et démontrant, s'il en était besoin, l'absurdité de certains passages à l'acte apparemment dénués de motifs.
Oui, mais voilà: le film manque de rythme (on s'ennuie parfois), le jeu des comédiens laisse parfois à désirer ( voire les jeux monochromes et sans nuances de Lizzie Brochéré -Lucie- et le manque d'inventivité d'une Valérie Mairesse qu'on a vue en meilleure forme), et le tout manque singulièrement de poésie. La photo n'est pas bonne et le souci de réalisme appauvrit le sujet.
On ne ressent pas comme justes les vibrations qui animent le quintet d'adolescent dont on ne distingue pas bien les troubles et affects liés à leurs âges ; on n'adhère pas à leurs enthousiasmes ni leurs peines, la vie ne circule pas.
On aimerait pourtant s'identifier à leur insouciance juvénile, à leurs moments de grâce, mais les séquences sont trop découpées, brisant le charme chaque fois juste naissant de leurs jeunes vies.
Un film sur la jeunesse, ses folies et sa folie avec un grand F, voilà qui mettait l'eau à la bouche. Mais force est de constater qu'en sortant, en dépit d'une fin originale et impromptue, on reste fâchés avec des réalisateurs qui n'ont pas su témoigner du souffle de braise de l'adolescence, de ce vivier d'émotions tous azimuts... qui mènent parfois au pire.
Commentaires :
Re: Jean-Marc Barr et le Dogme
Il dit avoir pris des libertés avec le Dogme dans ce dernier film "Chacun sa nuit", mais toujours s'en inspirer. Ce qui explique ses choix en terme d'esthétique et de souci de réalisme dans ce film. Mais selon moi, le résultat est cette fois-ci raté.
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SebK
Est-ce que ça fait partie des films que Jean-Marc Barr a faits dans le style du "Dogme" (avec Lars von Trier & C°) ?
Je n'ai pas trop suivi sa carrière de réalisateur mais ça a l'air intéressant.