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Taxidermie
--> Une folie hongroise pour un public averti

Alors voila, j'aurais pu raconter les émotions ressenties la première fois que je remontais les coteaux de ma banlieue ordinaire pour me rendre à mon lycée au moyen des petites gambettes dont ma mère avait bien voulu me doter à une époque dévolue au tout automobile.


J'aurais également pu vous expliquer
la recette simplissime du poisson en papillote accompagné de sa julienne de légumes qui m'a valu bien des louanges, bien davantage que mon avocat crevette à la présentation peu ragoûtante, mais au goût exquis au demeurant.

J'aurais enfin pu vous présenter la grandeur de l'artiste Van Sant dans Mala Noche qui vient tout juste de ressortir plus de 20 ans après son premier passage en salle, bla bla bla.
Non, comme je ne suis pas allé au cinéma ce week-end, je souhaitais vous parler de Taxidermie, un film choc discrètement sorti au cinéma au mois d'août dernier.

Trois histoires pour un film. Unies par trois hommes dont le seul lien est la parenté, ces histoires mettent en scène des corps disgracieux, maltraités autant par l'ensemble des protagonistes que par la caméra elle-même. Premier tableau : un soldat est le souffre douleur de son supérieur qui s'acharne à nier son corps et son être jusqu'à l'explosion finale onirique - ou réelle ? Deuxième tableau : un champion hors norme et sa femme gagnent leur vie en avalant, au mépris de leur santé, autant qu'ils peuvent... Troisième tableau : un inquiétant taxidermiste n'a d'autres occupations que son travail et nourrir son père obèse incapable de se mouvoir... Les deux premiers tableaux sont adaptés de deux nouvelles de l'écrivain hongrois Lajos Parti Nagy, tandis que le dernier tableau a été écrit par le réalisateur.

Eloge de la laideur ? Réflexion sur la singularité ? Le corps d'abord nié, est sublimé tel un corps objet dans un deuxième tableau comique et grotesque, avant de découvrir un corps sereinement maîtrisé jusqu'à l'absurde dans le tableau final. De scène d'amour atypique en dépeçage au geste chirurgical précis, à l'horreur des images répond la virtuosité de la mise en scène. Ou comment mettre en image l'immontrable.

Gratuit ou virtuose ? Choquant ou novateur ? Le film, constamment sur la corde raide, provoque grincement de dents, dégoût ou amusement... Malaise et tremblements, la sensation perdure longtemps encore et s'insinue dans un corps ballotté par un film inclassable et hors norme.


Taxidermia. France-Autriche-Hongrie. De György Palfi. Avec Csaba Czene, Istvan Gyuricza, Piroska Molnar... Durée : 1h30. Sortie française : 23/08/2006.

Ecrit par Florent9, le Lundi 16 Octobre 2006, 11:54 dans la rubrique Les Inclassables.

Commentaires :

tyr
tyr
16-10-06 à 12:24

histoire de poissons?

héhéhé j'ai hate que tu nous racontes ta recette du poisson en papillote... quels poissons d'ailleurs, parce que j'imagine que tu peux proposer toute une déclinaison!!

 
dominivi
dominivi
16-10-06 à 20:16

bon appétit, messieurs!


 
dominivi
dominivi
16-10-06 à 20:18

question : y-a-t-il une beauté du laid?

 
dominivi
dominivi
16-10-06 à 20:20

Tyr avait un solex, Florent9 des gambettes et moi une belle (bof) voiture rouge!

 
SebK
SebK
23-10-06 à 14:59

un Greenaway hongrois ?

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Greenaway, en voyant ce film... même si c'est très différent, bien sûr, et même si ça ne sert pas à grand chose de faire des comparaisons... Mais on retrouve cette même démarche de recherche, d'exploration des préoccupations primitives de l'humanité et des tabous qui y sont attachés (le sexe, la nourriture, la mort...), tout ça dans des décors un peu théâtraux (cf. la séquence de la baignoire).

Je pense à ZOO, où les deux frères zoologues filment la décomposition de... [je ne peux pas le dire, pour ceux qui ne l'ont pas vu !] ; à The Cook, the Thief, his Wife and her Lover, où le thème de la nourriture aboutit le plus naturellement du monde à... [id. !] ; à The Pillow Book, où la calligraphie sur le corps d'Ewan McGregor conduit à... [oups !] ; etc.

Ca se passe donc un peu dans le même univers, mais Pálfi György laisse tomber les aspects littéraire et pictural, et se concentre plutôt sur le fond, je trouve.


 


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