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Boy culture
--> confessions et sentiments : payer ou aimer?

Un très bel escort boy de Seattle rencontre son nouveau client : un vieux monsieur distingué et charmant, qui diffère le moment d'une consommation toujours à l'horizon, en attendant qu'une envie vraiment réciproque ne rapproche les deux corps. Notre escort, musculeux et sensuel, partage son appartement avec des colocataires eux aussi craquants et croquants, dans des genres différents. L'histoire pouvait sembler banale. Elle ne l'est pas tant que cela. Tiré d'un livre de Matthew Rettenmund, On pouvait espérer voir de beaux corps : l'oeil trouve son compte mais le film nous conduit bien au-delà. Les émotions des personnages, leur fragilité cachée, leurs attentes contradictoires, les variations des sentiments éveillent en nous très vite un réel intérêt. Certaines scènes sont drôles et particulièrement bienvenues, comme celles du retour d'Andrew chez ses parents, pour un coming out bien superflu...

Qu'il est difficile d'aimer (et peut-être de faire l'amour hors d'une prestation payante ou d'un jeu de dupes, y compris à l'égard de soi-même)! La rencontre véritable et confiante des êtres ne se présente nullement comme évidente, même lorsque semble poindre le désir, ou peut-être surtout. La tentation est de se croiser, sans plus, de ne voir l'autre qu'au travers du cliché qui nous protège de lui, Courage, fuyons! L'enjeu en vaut cependant la chandelle. Certains blocages intérieurs se dénouent lentement, parfois tardivement. La parole devient alors chemin de mémoire et de désir. Pour réinventer une idylle inaccomplie et ouvrir un avenir auquel on se refusait jusqu'alors.

Le slogan du livre est "sex pays; love costs". Reste à savoir ce qui rend le plus heureux. Et si on réconciliait l'utile à l'agréable dans le jeu de fantasme?

Film caméra à l'épaule, réalisé un peu maladroitement, "Boy Culture" a parfois des airs de reportage pour M6 ou Pink tv. On peut être agacé par l'insertion de l'ensemble du récit dans le cadre du discours d'un pénitent catholique : comme si le mélange entre la confession et la confidence était finalement justifié. Fort heureusement par ailleurs, le film nous livre un message très éloigné des miasmes d'une culpabilité toujours regrettable.

De ce film plaisant émane une atmosphère de printemps retrouvé à l'automne, de fraïcheur souriante qui dissipe le spleen et redonne de l'enthousiasme et de l'espoir. On lui en sait très sincèrement gré. Nous sommes loin du chef d'oeuvre abouti, mais nous ne ferons pas la fine bouche. Dans la grisaille parisienne, on aime toujours découvrir une comédie romantique, légère et sympathique, parfois poignante, et qui sonne juste. Patrick Bauchau, acteur américain d'origine belge, est excellent. Quant à Joey, le ravissant Jonathon Trent, je n'en dirai pas plus....

 

Dominivi

"Boy Culture" un film de Q Allan Brocka. Avec Derek Maqyar, Darryl Stephens, Jonathon Trent, Patrick Bauchau...

Ecrit par dominivi, le Dimanche 11 Février 2007, 14:46 dans la rubrique Actualités.


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