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The Brotherhood IV: The Complex
--> Un succube dans une école militaire...
Décidément, DeCoteau a trouvé une recette qui fonctionne bien, et qui lui permet de se faire plaisir à la fois artistiquement et commercialement. The Complex est une quatrième variation sur le thème des histoires de possession développées dans la nouvelle esthétique homoérotique à laquelle il se consacre depuis Voodoo Academy (2000 ; mais il y avait déjà de très fortes prémices auparavant !).
En 2000, après quinze ans de films de série Z réalisés sur commande, DeCoteau parvient miraculeusement à convaincre son producteur de financer Voodoo Academy, qui va rencontrer un succès tout à fait imprévu : il laisse alors tomber ses producteurs et monte sa propre boîte, bien décidé à explorer librement le nouveau genre dont il vient de jeter les bases. Il avait déjà manifesté son goût pour le cinéma d'art et d'essai, notamment avec Leather Jacket Love Story (1997), un film underground en noir et blanc, qui se situe quelque part entre Andy Warhol et John Waters... Un autre film a un statut à part dans la filmographie de DeCoteau : Skeletons (1996 ; en français : Saugatuck) ; la légende dit que le tournage avait commencé sous la direction de Ken Russell, mais que les producteurs, pour des raisons de budget, ont finalement remplacé ce dernier par DeCoteau !
Le premier Brotherhood (2000) baignait dans le vampirisme ; le second (Young Warlocks, 2001) dans la sorcellerie ; le troisième (Young Demons, tourné en même temps que le très intéressant Frightening, 2002) dans la magie (et il y aurait beaucoup de choses à raconter sur ce troisième Brotherhood, qui est très expérimental). DeCoteau et son scénariste Matthew Jason Walsh sont donc de retour, avec un nouveau conte de possession sur un campus. Mais cette fois c'est un campus un peu différent : une grande école militaire américaine... Du coup, le contexte militaire implique une distribution intégralement masculine (à l'exception d'une enseignante, en fait). A part ça, le principe est le même que d'habitude. La société secrète des "Black Skulls" s'intéresse de près au petit blondinet qui vient d'arriver, etc. Et bien sûr il y a un succube derrière tout ça...
Depuis Killer Bash (Bizutage mortel, 2005), DeCoteau tourne au Canada (pour des raisons de taxes et de budget...), avec de nouveaux comédiens et de nouveaux décors naturels... ce qui apporte des atmosphères un petit peu différentes. En outre, il redresse sa caméra et établit ses ambiances avec des plans beaucoup plus carrés que dans les Brotherhood précédents, et il pousse un peu plus loin la recherche esthétique. Il se livre ainsi à de nouvelles expériences, notamment avec les caleçons blancs et l'incoutournable scène de douche (et les deux réunis, d'où une grande nouveauté : le caleçon mouillé — comment n'y avait-on pas pensé plus tôt !). Cette scène de douche est peut-être la plus étonnante de DeCoteau : plus que jamais, il y mêle étroitement épouvante et érotisme, et il arrive en même temps à poser un point d'orgue au milieu de cette ambiance déjà extrêmement complexe pour y insuffler une beauté abstraite et lui donner une dimension mystique ! On a affaire cette fois à une espèce de trinité complètement incongrue (en contradiction avec l'histoire, comme toujours : c'est un pur jeu d'atmosphère) et vraiment troublante. Et la séquence de rêve permet encore bien des fantaisies...
The Brotherhood IV: The Complex. Canada. 2005. De David DeCoteau. Avec Sebastian Gacki, Graham Kosakoski... Sortie en DVD : septembre 2006 (USA, Espagne).
Voir la bande-annonce (sur le site de Regent Entertainment).
En 2000, après quinze ans de films de série Z réalisés sur commande, DeCoteau parvient miraculeusement à convaincre son producteur de financer Voodoo Academy, qui va rencontrer un succès tout à fait imprévu : il laisse alors tomber ses producteurs et monte sa propre boîte, bien décidé à explorer librement le nouveau genre dont il vient de jeter les bases. Il avait déjà manifesté son goût pour le cinéma d'art et d'essai, notamment avec Leather Jacket Love Story (1997), un film underground en noir et blanc, qui se situe quelque part entre Andy Warhol et John Waters... Un autre film a un statut à part dans la filmographie de DeCoteau : Skeletons (1996 ; en français : Saugatuck) ; la légende dit que le tournage avait commencé sous la direction de Ken Russell, mais que les producteurs, pour des raisons de budget, ont finalement remplacé ce dernier par DeCoteau !
Le premier Brotherhood (2000) baignait dans le vampirisme ; le second (Young Warlocks, 2001) dans la sorcellerie ; le troisième (Young Demons, tourné en même temps que le très intéressant Frightening, 2002) dans la magie (et il y aurait beaucoup de choses à raconter sur ce troisième Brotherhood, qui est très expérimental). DeCoteau et son scénariste Matthew Jason Walsh sont donc de retour, avec un nouveau conte de possession sur un campus. Mais cette fois c'est un campus un peu différent : une grande école militaire américaine... Du coup, le contexte militaire implique une distribution intégralement masculine (à l'exception d'une enseignante, en fait). A part ça, le principe est le même que d'habitude. La société secrète des "Black Skulls" s'intéresse de près au petit blondinet qui vient d'arriver, etc. Et bien sûr il y a un succube derrière tout ça...
Depuis Killer Bash (Bizutage mortel, 2005), DeCoteau tourne au Canada (pour des raisons de taxes et de budget...), avec de nouveaux comédiens et de nouveaux décors naturels... ce qui apporte des atmosphères un petit peu différentes. En outre, il redresse sa caméra et établit ses ambiances avec des plans beaucoup plus carrés que dans les Brotherhood précédents, et il pousse un peu plus loin la recherche esthétique. Il se livre ainsi à de nouvelles expériences, notamment avec les caleçons blancs et l'incoutournable scène de douche (et les deux réunis, d'où une grande nouveauté : le caleçon mouillé — comment n'y avait-on pas pensé plus tôt !). Cette scène de douche est peut-être la plus étonnante de DeCoteau : plus que jamais, il y mêle étroitement épouvante et érotisme, et il arrive en même temps à poser un point d'orgue au milieu de cette ambiance déjà extrêmement complexe pour y insuffler une beauté abstraite et lui donner une dimension mystique ! On a affaire cette fois à une espèce de trinité complètement incongrue (en contradiction avec l'histoire, comme toujours : c'est un pur jeu d'atmosphère) et vraiment troublante. Et la séquence de rêve permet encore bien des fantaisies...
The Brotherhood IV: The Complex. Canada. 2005. De David DeCoteau. Avec Sebastian Gacki, Graham Kosakoski... Sortie en DVD : septembre 2006 (USA, Espagne).
Voir la bande-annonce (sur le site de Regent Entertainment).
Ecrit par SebK, le Lundi 23 Octobre 2006, 12:53 dans la rubrique Les Inclassables.
Commentaires :
Re:
épouvante, érotisme et mystique : c'est pas évident à réunir dans un même plan ! :)
quant au mystère... je fais de mon mieux pour en laisser un peu. ;)
quant au mystère... je fais de mon mieux pour en laisser un peu. ;)
L'eau à la bouche...
Et bien moi, j'aimerais bien qu'on me passe le film, pour m'accorder quelques "fantaisies" cinématographiques! lol
histoires d'eau
le bon cote des brotherhood, c'est qu'en voyant les acteurs, on ne complexe pas du tout; ils ont vraiment choisi un casting essentiellement constitue de charmants jeunes hommes muscles, comme vous et moi... dans nos reves ;-)
bon, il est certain que si les acteurs avaient des corps mal foutus et des faces d'artichauds, cela enleverait un peu de l'interet de l'Oeuvre...
juste pour revenir sur les calecons mouilles... je tiens a souligner une petite inexactitude quant a la nouveaute... en effet, dans le deuxieme "episode"on apercoit celui du blondinet de service lorsqu'il sort de la piscine ainsi que ceux des complices, ces derniers etant toujours dans la piscine... alors bien sur il s'agit ici d'eau de piscine et non de douche et le calecon du blondinet est noir et pas blanc comme a l'habitude, il est donc probable que le souvenir que l'on en garde est tres different!!...
juste pour finir sur une note d'espoir, les calecons se sont nettement modernises entre le premier et le second episode... on est passe du calecon amish au calecon mormon... peut-etre que l'on passera aux calecons CK ou D&G, plus courts et plus moulants, dans les episodes suivants ;-)
bon, il est certain que si les acteurs avaient des corps mal foutus et des faces d'artichauds, cela enleverait un peu de l'interet de l'Oeuvre...
juste pour revenir sur les calecons mouilles... je tiens a souligner une petite inexactitude quant a la nouveaute... en effet, dans le deuxieme "episode"on apercoit celui du blondinet de service lorsqu'il sort de la piscine ainsi que ceux des complices, ces derniers etant toujours dans la piscine... alors bien sur il s'agit ici d'eau de piscine et non de douche et le calecon du blondinet est noir et pas blanc comme a l'habitude, il est donc probable que le souvenir que l'on en garde est tres different!!...
juste pour finir sur une note d'espoir, les calecons se sont nettement modernises entre le premier et le second episode... on est passe du calecon amish au calecon mormon... peut-etre que l'on passera aux calecons CK ou D&G, plus courts et plus moulants, dans les episodes suivants ;-)
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